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Récemment, Google a introduit des extensions pour son bot Bard qui lui permettent d'accéder aux comptes Gmail, Docs et Drive de l'utilisateur. L'objectif est d'exploiter ces informations pour offrir des réponses plus adaptées, comme composer un e-mail à partir d'échanges antérieurs. Cependant, le hic est que ce bot, basé sur des technologies d'intelligence artificielle générative, peut parfois fournir des contenus fictifs.

Un reporter du New York Times a testé cette nouvelle caractéristique, qui n'est pas encore activée automatiquement et demeure limitée aux comptes Google personnels. Face à une question large et complexe, Bard a fabriqué une réponse en se référant à une newsletter sans rapport avec le sujet. Lorsque le reporter a souhaité que le bot se concentre uniquement sur ses propres e-mails envoyés, Bard lui a maladroitement attribué une citation inexacte.

Comme ChatGPT, Google Bard divague...

Il n'est pas étonnant que des IA génératives, à l'image de ChatGPT et similaires, aient parfois des « divagations ». Elles peuvent avancer des informations erronées avec une grande assurance, nécessitant une vérification rigoureuse, surtout sur des sujets spécifiques. Ces "divagations" surviennent souvent quand l'IA n'a pas été suffisamment formée sur des données précises pour donner une réponse éclairée. C'est l'un des enjeux majeurs de cette technologie.

Prenons un autre exemple : l'utilisation de Bard comme conseiller de voyage, s'appuyant sur un itinéraire dans des e-mails pour réserver des hébergements. Bien que le bot ait identifié les dates de vol, il s'est confus sur les aéroports et a suggéré des horaires de train incorrects. Google précise qu'il n'a pas encore intégré certains horaires ferroviaires européens et insiste sur le fait qu'il s'agit d'une version en phase de test.

Bard a néanmoins été efficace pour des missions basiques, comme synthétiser des e-mails récents venant d'un individu ou concernant un thème précis. En revanche, il a rencontré des difficultés avec des demandes plus élaborées, comme identifier les 20 e-mails les plus pertinents d'une boîte ou énumérer les 100 contacts les plus fréquemment contactés.

Des erreurs pardonnables sur le grand publique, mais en entreprise...

Il est clairement préoccupant : même si Google présente actuellement cette fonctionnalité comme une version test, l'objectif est de la commercialiser pour les entreprises. Il est acceptable que Bard commette une erreur en retranscrivant une liste de courses, mais c'est une autre affaire s'il échoue lorsque, par exemple, un comptable lui demande de créer des graphiques à partir d'une série d'e-mails professionnels.

Par ailleurs, cette IA se voit octroyer l'accès à une multitude de données d'un compte Google, soulevant des interrogations en matière de vie privée. Bien que l'entreprise garantisse ne pas utiliser ces données pour affiner son modèle, elle recommande de ne pas transmettre d'informations « que vous ne voudriez pas qu'un examinateur voie ou que Google exploite pour optimiser ses services ». Google, basée à Mountain View, assure que sa solution deviendra plus performante avec le temps et mise grandement sur l'intelligence artificielle générative pour l'avenir. Actuellement, les nouvelles fonctionnalités de Bard sont uniquement disponibles en anglais.