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Crédit Photo Pexels, Piixabay
Dès ce moment, l'IA possédera sa propre autonomie et pourrait même saisir des concepts tels que l'humour et les émotions. Elle façonnera sa propre identité et méritera d'être considérée avec la même dignité qu'un être humain.
Notre interaction avec la technologie subira une métamorphose radicale, surtout si les robots humanoïdes se multiplient au point de nous surpasser en nombre. Il est envisageable que l'intelligence artificielle surclasse l'intelligence humaine ou choisisse de défier ses créateurs.
L'énigme demeure : quand atteindrons-nous cette singulière étape technologique, et comment reconnaîtrons-nous son avènement ?
Déjà en 2021, des déclarations de l'ingénieur Blake Lemoine avaient suscité de vifs débats lorsqu'il affirmait que l'IA qu'il évaluait avait montré des signes de conscience. En réaction, Google l'avait licencié, tout en réfutant ses propos. L'année suivante, Ilya Sutskever, le directeur scientifique d'OpenAI, avait partagé sur Twitter que certaines des IA les plus avancées semblent être « vaguement conscientes ». Plus récemment, des chercheurs de Microsoft ont évoqué que GPT-4 montrait des signes embryonnaires d'une intelligence artificielle générale (AGI).
Il se peut que vous ayez déjà été surpris par certaines réponses de ChatGPT, au point de vous interroger si l'IA possède sa propre conscience. Comment alors en être certain ? Pour éclaircir cette interrogation, un panel de 19 spécialistes, regroupant neuroscientifiques, philosophes et informaticiens, a choisi de mettre en place un ensemble de critères suggérant qu'une IA pourrait potentiellement être consciente.
Avant de trancher sur la conscience d'une IA, il est primordial de cerner ce qu'englobe la notion de conscience. Et c'est un défi en soi.
Dans le cadre de cette étude, l'accent a été mis sur la "conscience phénoménale", autrement désignée comme l'expérience subjective. Elle renvoie à ce que c'est que d'exister, de ressentir en tant qu'individu, animal ou entité IA.
De multiples théories ancrées dans la neuroscience s'efforcent de cerner les fondements biologiques de la conscience, sans qu'aucune unanimité n'émerge pour le moment.
Pour structurer leur cadre d'analyse, les chercheurs se sont appuyés sur diverses de ces théories. Le postulat étant que si une IA opère de manière cohérente avec plusieurs de ces conceptions, elle est davantage susceptible d'être consciente.
Cette démarche est perçue comme étant plus adéquate que de se contenter de soumettre une IA à un test comportemental. Car les systèmes modernes, par leur habileté grandissante à simuler le comportement humain, peuvent aisément nous induire en erreur...
Évidemment, les auteurs reconnaissent que leur recherche n'est pas la conclusion ultime et encouragent d'autres experts à affiner leur approche.
Cela dit, il est d'ores et déjà envisageable de confronter des IA actuelles à ces critères. Ainsi, ChatGPT semble cocher certaines des conditions énoncées par la Théorie de l’Espace de Travail Global.
Les générateurs visuels comme DALL-E 2 ont la capacité de formuler des jugements et de naviguer dans des nuances, correspondant à certains éléments de la Théorie du Traitement Récurrent.
De son côté, Google PALM-E, doté d'entrées provenant de divers capteurs robotiques, répond aux critères liés à l'incarnation et peut-être même à ceux de l'espace de travail.
L'agent adaptatif AdA de DeepMind, formé pour diriger un avatar dans un environnement 3D simulé, remplit également certaines de ces conditions, notamment grâce à sa conscience spatiale, malgré l'absence de capteurs réels.
Toutefois, il apparaît que les IA actuelles ne satisfont qu'à une minorité des critères établis. Nous ne disposons donc pas encore d'une intelligence artificielle qui puisse être catégoriquement qualifiée de consciente.
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