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En matière de fusion technologique, d'innovation dans les interfaces homme-machine, d'intégration des procédures, ou de gestion des données, les IA génératives transforment déjà les stratégies entrepreneuriales. Cependant, la diversification actuelle de l'offre augmente significativement le risque d'adoption de choix suboptimaux, influencés par les techniques de marketing habiles d'un nouvel intervenant. Souvent, après des preuves de concept initiales prometteuses, il s'avère qu'il n'y a rien d'assez concret pour une implémentation à grande échelle. Cela conduit à une perte financière et au gaspillage de temps crucial.
Le facteur temps s'avère être la variable clé dans les innovations disruptives apportées par les IA génératives. À l'heure actuelle, les méthodes des "vendeurs de pioches", évoquant la ruée vers l'or en Californie, évoluent à un rythme tel qu'elles se mesurent désormais en semaines, et non plus en mois. Depuis le début de l'année, chaque semaine voit l'apparition de nouveaux modèles d'IA, de nouvelles interfaces entre ces modèles et des systèmes d'information existants, ou avec des outils déjà en place. Chaque mois, un ou plusieurs titans de la technologie révèlent leurs nouvelles orientations.
Trois mois après leur lancement en mai dernier, ChatGPT héberge 920 extensions, dont 34 sont déjà populaires, sollicitées par des centaines de milliers d'utilisateurs, à raison de 60 chaque semaine ! Les équipes en charge de la surveillance sont submergées ou débordées par cette prolifération, et GreenSI peut en témoigner !
À ceux qui prétendent avoir une connaissance approfondie du domaine des IA génératives, demandez-leur de quelle date remonte cette connaissance ! Mais surtout, interrogez-les sur le nombre de personnes qu'ils emploient à plein temps pour véritablement évaluer les nouveautés hebdomadaires et ne pas se fier uniquement aux annonces. Ainsi, l'offre évolue bien plus rapidement que la demande. Ce marché est propulsé par le marketing, d'où l'importance de la prudence avant de s'investir massivement dans une seule direction, même celle d'un acteur majeur. ;-)
Le panorama évolue à une vitesse fulgurante depuis que, le 30 novembre, OpenAI a déclenché cette vague d'innovation dans le secteur technologique.
Depuis son déploiement par OpenAI en février, l'enthousiasme et la rapidité d'adoption de cette nouvelle interface en langage naturel sont visibles par tous, du moins pour expérimentation, et personne ne veut manquer cette opportunité. Ceux qui avaient déjà des projets en développement ont dû précipiter la commercialisation de leurs produits et revoir leur approche pour conquérir un marché dominé par OpenAI. Google et Meta sont de tels cas, tout comme des entreprises plus petites comme AI21 ou Anthropic qui pensaient avoir trouvé un créneau unique et se retrouvent soudainement dans un environnement concurrentiel intense. ;-)
Google Bard a été introduit pour concurrencer d'autres modèles génératifs de langage, visant à consolider sa place dans le domaine de l'IA et à maintenir sa suprématie dans les moteurs de recherche. Ce modèle a été rapidement étendu à l'Europe et au Brésil en juillet 2023, indiquant une volonté d'expansion linguistique globale. Sa capacité à se connecter en permanence au Web et à ses données distingue Google Bard, contrairement à ChatGPT qui dépend de connexions individuelles aux sources en ligne fiables. Lors de la dernière conférence Google I/O, ce modèle d'IA a été intégré à d'autres services de Google, y compris la gestion de photos et sa suite collaborative en ligne.
La stratégie de Meta est plus énigmatique et moins directement liée à ses plateformes sociales. Elle combine l'accessibilité, avec LLaMA2 disponible en open source, la flexibilité et la diversification, avec LLaMA2 utilisant des modèles plus compacts adaptés à des entreprises aux ressources moindres. Meta insiste également sur la transparence et la maîtrise utilisateur. Ces aspects sont cruciaux pour les plateformes sociales, et peut-être une réponse à X (anciennement Twitter) qui modifie sa modération vers un réseau d'utilisateurs qualifiés produisant des références et utilisant l'IA pour la modération automatique. Il sera instructif d'observer l'évolution de cette stratégie à mesure que le modèle est adopté et intégré aux services de Meta et éventuellement à d'autres offres au-delà des réseaux sociaux.
Pour la première catégorie, il y a ceux qui étaient déjà prêts. Puis, il y a ceux qui étaient loin de l’avoir un produit final, comme Amazon, Apple ou Microsoft. Ils ont dû délier les cordons de la bourse pour financer des projets ou réaliser des acquisitions.
Microsoft a été le plus précoce et le plus actif, formant une alliance avec OpenAI pour intégrer ChatGPT dans ses produits. Nombreux sont ceux qui ont pensé que Bing, armé de ChatGPT, allait grignoter des parts de marché à Google. Effectivement, Bing a connu une hausse d’utilisation avec le lancement de BingChat en février. Cependant, six mois plus tard, Bing peine à progresser dans les classements mondiaux comme ceux de StatCounter, conservant 3% de parts du marché mondial de la recherche, principalement via Edge ou Windows.
Microsoft envisage également de permettre à ses clients entreprises d’explorer l'IA générative sur son Cloud Azure, dans l’espoir de déstabiliser son principal concurrent dans le cloud, Amazon. Les tensions montent autour des cartes GPU, essentielles pour l’entraînement des modèles, alimentant rumeurs de pénuries et augmentations de prix.
À la fin du premier trimestre, Amazon a révélé sa stratégie, lançant une nouvelle plateforme avec des ambitions similaires à celles de Microsoft et Azure. Amazon cherche aussi à combler son retard dans le développement de modèles en créant deux nouvelles IA (Titan). Ces dernières seront accessibles sur Amazon Bedrock, une plateforme permettant l’accès à diverses IA via une API.
La démarche d’Amazon semble cibler les développeurs, offrant des outils tels que "CodeWhisperer" pour contrer la dominance de Microsoft dans ce secteur, solidifiée par l’acquisition de Github en 2018.
Anthropic, lancée en 2021 par Dario Amodei (anciennement chez OpenAI), a déjà levé plus de 1,5 milliard de dollars et aspire à lever 5 milliards de plus. Leur ambition est de créer un algorithme d'auto-apprentissage pour IA. Avec plusieurs milliards nécessaires pour entrer dans le domaine des modèles, la majorité des entreprises devront se tourner vers des fournisseurs spécialisés et les géants du Cloud pour leurs développements en IA générative.
GreenSI questionne la durabilité financière des services d’IA générative comme ChatGPT et Claude, notamment au-delà des investissements initiaux. Avec une offre en pleine expansion et les abonnements actuels à 20 € par mois, atteindre l’équilibre financier s’avère complexe. Une éventuelle amélioration de la puissance des processeurs GPU et l'optimisation des modèles pourraient toutefois rétablir l'équilibre. Le financement de l'IA générative reste un enjeu crucial, au risque de voir certains services disparaître si un modèle économique viable n'est pas trouvé.
En fin de compte, si ces plateformes étaient subventionnées et devenaient gratuites, leur avenir dépendrait-il uniquement des applications potentielles ?
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